Samedi 19 mai (toujours)

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais je n’ai jusque là, je n’ai pas trop parlé de chrono. Je fais style d’être cool et tout mais on a toujours un petit objectif en tête…

Je me suis bien préparé en vélo. J’ai su passer sous la barre des 6h lors de mes deux derniers IM. Je n’aurais pas été mécontent de faire pareil ici. Je fais 6h12. Vu le parcours, c’est vraiment pas mal.

En ce qui concerne le temps total, une grosse satisfaction serait de faire mieux qu’en 2007 (12h05, je crois). Et puis en rêvant un peu, je m’imagine approcher des 11h…

En sortant de T2, le choix est vite faite: je me contenterai de 12h!

De toute façon, mes derniers gros enchainements m’ont montrés que j’étais très loin de mon niveau d’antan en course à pied. Ce que m’a gentiment rappelé par email mon coach la veille du départ. Ce qu’un maître Jedi aurait formulé: « Point d’effort, sur la course à pied, tu feras » se retrouve en « de toute façon, te fait pas d’illusion, si tu cours à 10km/h ou 10,5km/h c’est déjà un miracle ». Pour une fois, j’aurais aimé qu’il ai tort…

Donc je m’élance à peine et je suis déjà dans le dur… L’objectif à présent est de tenir… jusqu’au bout. Ce que je n’avais pas su faire en 2007, 2008 et 2009. Courir non stop et si possible j’accélère dans les derniers kilomètres.

Donc je me cale à 10km/h, je fais ma course et je me fais doubler de tous les cotés! Siegfried me double, Arnaud me reprend (merci la transition à deux balles). Je subit même quelques moqueries…

Mais je résiste à la tentation. Mon seul concurrent, c’est moi même. Je fais ma course est basta. Je me dis que de toute façon tous ces gens, je les retrouverais un peu plus tard et ils feront moins les fiers…

Le parcours course à pied a un peu changer. Il est constitué d’une grande boucle qui va au delà de l’aéroport, jusque Playa Honda. Puis de deux plus petites boucles. La grande boucle est pas trop mal même s’il y a un long moment sans ravito. Le problème avec ce nouveau parcours, c’est que c’est un peu plus difficile de savoir si on a le bon rythme. Jusque Playa Honda, il y a des marquages tous les km mais rien au retour.

Je croise Lo sur mon 1er aller. Ca a l’air difficile pour elle. J’ai vu quelques filles devant elle, je ne sais pas si c’est de la même catégorie. Je l’encourage.

Je garde le bon tempo le 1er aller mais au bout d’un moment j’ai très certainement ralenti un peu quelque part sans m’en rendre compte… De toute façon, j’étais à bloc et même si m’en étais rendu compte, je ne suis pas certain que j’aurais pu faire quelque chose contre cela.

Sur le retour de la 1ere boucle, je dépasse Siegfried qui souffre de mot de ventre et de vomissement. Il se reprendra et finira en moins de 11h59 son objectif.

Arnaud qui était parti très fort à sans doute ralenti. Il est à quelques minutes devant moi. L’écart restera stable.

Je fais les comptes de mes connaissances: Dominique, Jean Paul, Steeve (tout sourire), les frères Paturels…. Je ne vois Vincent que bien plus tard. Tout le monde est là et finira.

Je cherche mon fan club. C’est Ola que je rencontre en première! Elle s’est beaucoup avancée. Elle est quasiment au bout de Puerto del Carmen. Elle courre à coté de moi pendant un bon moment. On discute. Tout va bien. Mes parents sont plus proches de l’arrivée.

J’ai des encouragements inattendues grâce à ma trifonction: « Allez Courbevoie ». Puis « Allez Pierre » une fois passé. C’est super sympa. Il y a un peu de monde. C’est sympa.

Les ravitos sont corrects mais pas beaucoup de choix pour les difficiles. Il n’y a pas de l' »energy » à chaque ravito par contre du coca voir du red bull. C’est quand même plus gênant ce manque de boisson énergétique… Je bois autant que je peux. Je n’utilise que mes gels et pique quelques quarts d’orange et tranche de banane.

Je récupère mon 1er chouchou et repars pour les 2 derniers tours. Cette idée de grande boucle est pas si mal. Cela évite d’avoir trop de monde sur le chemin. On a un peu de tristesse pour les participants qui ne parte que pour leur 1ere boucle alors que tu en es déjà à la 2eme voir 3eme…

Ca devient vraiment difficile. Je ne suis pas loin de la crampe. Mais je tiens le coup… Pas trop le choix finalement… Il faut bien le finir ce fichu IM! 😀

Dernier tour, Ola courre une nouvelle fois à mes cotés tout sourire pour m’encourager. Moi je galère. Je lui demande d’arrêter. C’est difficile. Je vois que ça la rend triste.

C’est étrange, je n’ai pas vu Arnaud sur le demi tour de la dernière boucle. Ca m’inquiète. J’aperçois sa femme avec ses enfants devant moi et je lui demande si elle l’a vu et elle me répond: « il est juste derrière toi ». Je me retourne et il est à 1m de moi! 😀 Ouf il va bien!

Je continue ma course et commence à concentrer. Le contrat c’était je tiens le rythme et à la fin si je peux, j’accélère. La fin, c’est bientôt. J’accélère ou pas ? Bon allez. Je tente le tout pour le tout. Dernière ligne droite, je donne tout! Bon ca ne fait pas grand chose au final. Je ne suis pas sûr que ça se voit au chrono cette accélération… mais je tiens le coup. Et jusqu’au bout!

J’approche de la finish line. Je cherche Ola et mes parents. Je me demande si Ola va venir courir avec moi pour franchir la ligne… Finalement je la vois dans les derniers mètres mais trop tard, j’étais dans ma lancée et suffisamment cuit pour ne pas penser m’arrêter l’embrasser. Gros regret!

Je franchis la ligne! Et de 6! Satisfait de ma course pleine! Je me retourne et lance un baiser à ma chérie.

Je suis vidé. Je n’ai jamais fait un tel effort. Il y a des chaises un peu plus loin. Je me pose pour attendre Ola et mes parents. Rapidement je me mets à trembler de froid. Je suis pas super bien. Je dois me battre pour avoir une couverture.

Toujours pas d’Ola. Je décide d’avancer un peu et de les attendre au bout là où il y a le ravito… Je ne les verrais pas la bas non plus. Je mange un peu de paella. Je commence à m’inquiéter et je me mets à leur recherche. C’est le gros point noir de la course: cet immense par à vélo qu’on ne peut pas traverser. Nous avions déjà galéré vendredi pour nous retrouver quand je suis allé installé mes affaires et nous avions un téléphone! Je finis par les retrouver près de la plage où sont mis les sacs de transitions… Evidement Ola était très inquiète de ne pas me voir…

Bon après c’est du classique… Je me fais masser, je récupère mon vélo et on rentre… Je ne sais plus bien comment s’est terminé la journée. Mais elle fut bien longue!