Lanzarote 2012: Le CR! Le CR! Part 3

Samedi 19 mai

Nous voilà le jour de la course.

Aujourd’hui, un seul objectif: finir! La préparation fut light. Nous sommes en vacances. Alors surtout pas de prise de tête! Au niveau équipement, j’ai ressorti mon vieux compagnon de route: le Kestrel Talon SL équipé de Cosmic 1ère génération. J’ai gardé ma vieille combinaison Aquaman et ses nombreux accrocs, mes veilles chaussures Adidas tri. Pas de cardio, pas de bidon sur la cap, pas de ravito perso, pas de compteur de vitesse. Bref je fais dans le minimalisme. J’ai juste mon petit stock de gel, l’organisation de course étant plutôt avare sur ce point, et ma montre timex pour me rappeler toutes les 5 minutes qu’il faut boire.

Ce minimalisme se retrouve jusque dans mon petit déjeuner: tranches de pain avec de la confiture et de la blédina achetée au supermarché du coin. La nuit fut bonne. Je me sens reposé et pas endormi. La météo s’annonce plutôt bonne. La température a fortement baissée. Le vent a repris de la consistance mais cela reste raisonnable. Il est orienté normalement contrairement à ma précédente participation.

Je pars avec Ola au parc à vélo. Mes parents ont un peu de mal à se réveiller et nous rejoindrons plus tard.

J’ai pris un peu de marge après mon expérience de Nice. Cependant je perds énormément de temps en voulant aller aux toilettes de la zone de transition au lieu de retourner à l’appartement. Je suis donc très en retard, et j’ai juste le temps de faire deux, trois brasses avant le départ.

Je me positionne un peu après le groupe des 65′. Le soleil se lève doucement, le départ approche et je me sens confiant. Il n’y a plus qu’à!

Bang! C’est parti pour une nouvelle aventure!

J’essaye de me mettre un peu sur le coté. Bonne surprise ça tabasse beaucoup moins qu’il y à 5 ans. Moins bonne surprise, il y a beaucoup de participant qui se sont sur estimés. Bref, je slalome un peu mais je ne suis jamais vraiment gêné. J’arrive à bien poser ma nage et pas de méduses à l’horizon. Lors de mes dernières séances d’entrainement, j’ai remarqué que je pouvais mettre une bonne intensité sans trop monter dans les tours. Je nage avec de solides appuis.

Le deuxième tour se passe également très bien. La mer est calme, l’eau pas trop fraiche. Je suis peut être un peu trop à l’extérieur de la boucle mais au moins il n’y a personne pour me gêner. Je continue mes efforts et il paye puisque je sors en 1h08! Soit 10′ de mieux que la dernière fois. Pas mal. Je vois Ola les pieds dans l’eau à la sortie qui m’encourage. Elle aussi semble motivé!

1ère transition.

Je m’étais donné 2 objectifs pour les transitions. Objectif n°1: bien mettre de la crème solaire. Objectif n°2: bien mettre de la crème solaire! Objectif réussi à 90% puisque je me suis quand même cramé le dos par endroit… Pourtant un bénévole m’a aidé à en mettre. J’ai hésité à enfiler un maillot manche courte au dessus de ma tri fonction pour me couvrir les épaules, mais j’ai eu peur d’avoir un peu trop chaud… Et puis je voulais me la péter avec ma belle trifonction zerod (qui n’est en fait pas pratique du tout) Bref passons. Autre perte de temps, la tente était sur la plage et mes pieds étaient couverts de sable. J’ai donc tenté vainement à l’enlever. Le sable ne m’a pas trop dérangé finalement mais j’ai encore perdu pas mal de temps.

Vélo

Je prend plutôt un bon départ. Les sensations sont bien là. Je fais le vélo comme j’ai nagé: solidement! J’hésite: je roule trop fort ou pas? J’avais fait le pari de rouler costaud à Nice en 2008 mais le parcours ne fait que 120km (après ça descend!). Ici c’est un vrai triathlon: il faut rouler jusqu’au bout. Si on est là c’est pour pousser aux limites donc je garde une allure que je juge « border line ». Je ne vois pas de drafting même si il y a du monde. Ça reste propre. La première moitié du parcours se passe à merveille. C’est beau. C’est incroyablement beau. El Golfo, Timanfaya. Quel parcours mythique! Le lieu nous rempli d’énergie. C’est incroyable.

Je vous ai dit que j’avais un fan club formidable ? Certainement pas assez ? Bon et bien il faut que je vous le (re-)dise: j’ai un fan club formidable! Mes supporters m’ont une nouvelle fois suivi (et surpris) sur tout le parcours vélo et je les retrouve en délire pour la 1ere fois à Mancha Blanca!

Les kilomètres défilent et j’arrive à Téguise. Quoi? Seulement à TEGUISE??? Comment ça je n’ai fait que la moitié de la course? Et ce n’est que maintenant que ça devient dur??? Non, je déconne. Je n’étais pas surpris. Mais bon quand tu arrives au 90e km et tu sais que c’est maintenant que ça commence, tu te dis : HA OUAIS QUAND MEME!!! Bref, une vraie course d’homme… Gloups. Qu’est ce que je fais LAAAAA MOIIIII!!!!

Donc à Téguise c’est là que ça devient vraiment marrant puisque ça monte… Bon ça va, ca ne monte pas trop fort non plus (j’en connais un qui va devoir se taper l’Isoard le 15 aout prochain), mais ça monte quand même. Et puis je ne sais pas si vous êtes au courant, Lanzarote c’est une ile connu pour son vent. Ça serait dommage de venir ici, de terminer et qu’on te dise pendant des années: « Ouais mais c’est l’édition où il n’y avait pas de vent. » Ça ne sera pas le cas de cette édition. Ouf! Et puis tant qu’à avoir du vent, ce serait dommage qu’il ne soit pas de face quand ca monte. Mais je n’ai même pas peur car j’ai un 27 à l’arrière moi!!! Hahaha! Quoi ? Pardon? Je l’ai changé pour un 25 il y a 3 jours ? J’ai fait ca ? NAANNNN!!! Arghhh. Bon je rigole, ca passait quand même en 25 mais alors juste de chez juste… La fin de Mirador del Rio fut  très très difficile.

Une fois Mirador del Rio passé, on se dit qu’on va pouvoir se reposer un chouilla. Que nenni!! Le problème d’avoir un vélo de la mort qui tue, c’est qu’il passe en mode supra vitesse sans que tu ais besoin de pédaler. Sauf que si je dois pédaler car ma roue libre se coince quand j’arrête et fait un bruit épouvantable. Donc je suis contraint tournage de jambe non-stop jusque l’arrivée. YOUPIII!!! La descente se fait vite, très vite. Je croise mon fan club en plein dans un virage. Ceux-ci peuvent être très techniques. C’est 0 récupération pendant des dizaines kilomètres. Je ne peux même pas boire. Physiquement, ça devient vraiment dur.

Le parcours rejoint pendant quelques kilomètres une route principale. Cela m’offre un peu de répit et je peux boire et m’alimenter. Je dépasse à ma grande surprise Arnaud de mon club qui n’est pas au mieux. Je l’encourage.

Vient ensuite ce qui ne sera pas la dernière difficulté mais sans doute la plus traumatisante: Nazareth. Ce n’est pas que la montée soit juste atroce avec le vent de face, c’est que les 5 kilomètres  qui suivent sont juste un enfer. Le bitume est dans un état désastreux. Ca secoue de partout. Tu as l’impression que ton vélo va se briser sous les chocs. Et ca ne s’arrète pas. Jamais ca se termine. La misère. J’étais déjà bien amoché avec la montée. Je me sens à présent complétement broyé. Détruit.

L’objectif maintenant c’est d’essayer d’amener ma carcasse jusqu’à T2. Le problème c’est que la suite n’est que faux plats montants et descendants mais surtout montants! Il n’y a pas de temps mort. C’est long. Très long. Ça n’en finit jamais…

On bascule enfin dans le versant de Puerto del Carmen. Evidement c’est une descente technique avec des petits murées, des gravillons et ma roue libre qui me force à pédaler encore et toujours… Il n’y a vraiment que sur les 2 / 3 derniers km qu’on peut relâcher un peu. J’en profite pour masser mes muscles vigoureusement.

Arrive le parc à vélo. Je ne vois ni Ola, ni mes parents. Je me doute qu’ils n’ont peut être pas pu arriver à temps avec les problèmes de circulation.

Le parc est très long. J’attrape mon sac et je cours dans la tente. Je m’assois. Haaa…. Qu’est ce que je suis bien là assis…. :) Pourquoi se presser? :) Il ne me reste plus qu’un petit marathon. Il fait encore jour. J’ai tout mon temps. :) Donc je me remets un peu de crème. Je retente d’enlever le sable de mes pieds. Je galère à enfiler mes chaussettes. Je remets de la crème. Je fais quelques pompes et abdos pour garder la forme. Je discute un peu avec quelques connaissances car bon il fait chaud là dehors et qu’on est pas si mal sous la tente.

Bon je me sens un peu mieux, je me décide à repartir pour la dernière épreuve du jour: le marathon! :)

La suite au prochain post….